9 août 2007

JEU ET DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

J’ai vu sur votre site que dans la formation sur le jeu et ses secrets vous parlez du jeu comme moyen d’aider au développement des enfants déficients intellectuels.

**Pouvez-vous m’aider à situer le jeu dans le processus éducationnel de l’enfant et du jeune déficient intellectuel selon le type et le niveau du jeu?

** Comment analyser les jeux en fonction de leur utilisation éducative ou pédagogique?

** Quels sont les jeux possibles avec les enfants déficients

o Comment doit-on mener les jeux pour qu’ils soient efficaces
o Pourquoi choisir celui-ci plutôt que celui-là
o Quels sont les objectifs visés.
o Peut-on s’attendre à des résultats


Je dirais comme explications globales que le jeu n’aide pas à développer l’enfant déficient intellectuel, il sert de MOYEN pour lui permettre d’appréhender le monde. Il l’aide à apprendre selon son rythme et ses besoins spécifiques. Il suit en quelque sorte son niveau de compréhension ce que, nous adulte instruit et surtout très intelligent, ne pouvons plus comprendre cette forme de raisonnement primitive. Même si nous essayions de retourner dans nos souvenirs sur les débuts de notre période d’apprentissage formel, il n’est pas acquis que cela serait efficace.

Le jeu est donc un excellent MOYEN pour permettre à l’enfant déficient intellectuel d’acquérir des compétences et aussi de nous permettre une observation comportementale efficace, puisque nous voyons comment il réagit et donc qu’il apprend.

Si le joueur quel qu’il soit, ne se sent pas habileté à faire tels ou tels jeux il considèrera ce nouveau jeu comme peu ou pas intéressant. C’est notre cas vous et moi et à plus forte raison si on est un enfant. Cette dimension du jeu relié à l’émotivité et à sa compétence est un atout important en pédagogie. Lorsque j’ai pu confirmer cela, c’est alors que je me suis mise à étudier le jeu par le biais d’enfant déficient mental moyen parce qu’avec eux on le voit très bien. Dû à leur naïveté, bien sûr, et au fait qu’ils demandent plus de temps pour analyser les demandes qu’on leur fait le pédagogue peut constater et même voir le cheminement cognitif que cet enfant fait avant d’en arriver à une quelconque réponse.

Pourquoi ne voit-on pas la même chose chez le jeune enfant? Uniquement parce que le sujet intelligent réagit et trouve une réponse rapidement sans nécessairement montrer toutes les étapes qu’il parcourt pour y arriver.

C’est aussi la raison, pourquoi on n’a pas à faire des choix de jeu, mais bien mettre l’enfant déficient intellectuel devant une panoplie de jeu et de jouet qui soit le plus varié possible (ludique, éducatif, pédagogique, construction, assemblage, sériation, etc.)? Le joueur vous dira ceux où il est compétent et ceux dont il ne se sent pas compétent pour les faire.

Vous voilà avec deux résultats l’un qui suffit d’observer pour comprendre le cheminement de l’enfant déficient intellectuel et l’autre ou il vous faudra travailler à faire acquérir les pré-requis nécessaires afin d’augmenter son bagage de connaissance

Pour l’enfant déficient intellectuel « le jeu est plus qu’une occupation primordiale de l’enfant » c’est aussi, nous l’avons déjà dit, son MOYEN de comprendre donc c’est un élément important dans son processus d’éducation et il n’y a pas de type de jeu particulier ni de niveau spécial si ce n’est que de présenter des jeux que l’enfant déficient intellectuel peut réaliser de par lui seul.

Je préfère donner à l’enfant déficient intellectuel un jeu en lui expliquant les points cruciaux (du type où est le bouton de commande, doit-on tourner ou tirer… etc.) pour qu’il puisse jouer sans qu’il y ait de bris. Le reste, il doit le découvrir, car si on lui dit QUOI FAIRE et COMMENT FAIRE il ne deviendra qu’un exécutant plus ou moins doué. Les résultats seront peut-être intéressants, mais l’apprentissage sera exactement comme si on le mettait dans une classe régulière, il ne comprendra presque rien! Pire nous n’aurons pas d’indices pour nous dire où sont ses lacunes.

Comme tout être vivant si la résolution de problème demande un questionnement et que la découverte de la réponse est sollicitée et encourager l’enfant déficient intellectuel sera enclin à découvrir LA réponse. Alors là vous aurez des résultats mesurables et quantifiables.