16 juillet 2011

Le JEU c'est quoi?

C'est du plaisir intrinsèque venant de l'apaisement d'une tension. Le joueur joue par plaisir intrinsèque à son rythme et selon ses tensions et non pas parce qu'on le lui commande... peut-on obliger quelqu'un au plaisir? C'est la prétention de ceux qui maquille un test ou un apprentissage précis et pointu en soi disant jeu pédagogique!

Commander une séance de jeu (seule l'école peut oser cela!) c'est à la limite aberrant! Alors pour que le jeu puisse avoir sa place à l'école, il faut des aménagements. Certains prof peu ou pas enclin à gérer l'imprévu et plus souvent déstabiliser par l'imprévu invente un faux-jeu. C'est ainsi que nait le jeu pédagogique parfait prototype de l'exercice et/ou du test. Ce jeu pédagogique n'aura comme seul but de satisfaire le prof et de lui donner une justification pertinente (selon lui!) face aux autres collègues voir même à la direction et aussi aux parents, mais... ce jeu manque cruellement de gratuité, de ludique, de place à la créativité et surtout de plaisir intrinsèque. Il est limité dans l’espace souvent on l’associe au jeu de table et le but c’est la résolution de problème précis dans une matière bien précise sans possibilité de créativité ni même de réponses multiples.

Il est vrai que c'est plaisant de jouer au Scabble et de démontrer ses connaissances c'est un plaisir narcissique mais, jouer... c'est un plaisir éphémère qui semble toujours fait POUR RIEN! Et pourtant c'est là que le sujet apprend le plus... sauf que... on ne peut pas toujours mesurer ses apprentissages comme le fait un test de maths où l'élève écrit noir sur blanc sa réponse.

C'est cela qui fait que le jeu est mal appliqué à l'école car on a peur comme enseignant de passer pour une personne dilatante qui fout rien et qui n'apprend rien à ses élèves. Mais le prof qui comprend bien la pédagogie du jeu, c'est le prof qui travail super fort avant que ses élèves n'arrivent dans son local pour préparer des situations de jeu selon les objectifs précis qu'il doit faire acquérir à ses élèves.

Comme le jeu fait faire d'énormes découvertes aux élèves il y a fort à parier qu'il va permettre à ces élèves de devancer pas mal plus vite le programme d'enseignement encore faut-il que le prof connaisse bien son programme et chacun de ses volets sur le bout de ses doigts et que l'imprévu ne lui fasse pas peur.

MAINTENANT, EST-CE QUE LA PÉDAGOGIE DU JEU
EST LA PANACÉE À TOUTES FORMES D'APPRENTISSAGE?

La réponse st très simple NON! Pas plus que n'importe laquelle des pédagogies connues. Chaque pédagogie doit être utilisé avec parcimonie et selon le besoin des sujets et selon la philosophie qu'elle génère.

Bon voilà ce que l'on peut dire sur l'utilisation d'activités dilatantes en classe. Pour répondre précisément à la question:

"Est-ce que vous considérez que le jeu pédagogique sert seulement à évaluer ?"

Eh! Oui! le fameux jeu pédagogique sert UNIQUEMENT à évaluer de façon VISIBLE donc observable, quantifiable et mesurable une action et/ou comportement cognitif, comme le fait tout espèce de test/examen oral ou écrit.

GRANDES RÉFLECTIONS

À quels moments l'utiliser?
Le jeu pédagogique est un jeu très hermétique il ne possède que des consignes fermées. C’est-à-dire qu’il ne répond que par la réelle compétence du joueur et donc mettra en évidence sa performance face à telle ou telle connaissance.

C’est en fait une sorte d’examen de ses connaissances. Le joueur pour s’adonner à un jeu pédagogique aura en fait passé par les étapes du jeu ludique qui va à la découverte de la connaissance puis, il franchira les étapes relié au jeu éducatif qui mettra des règles à son exploration ludique pour enfin, pouvoir démontrer socialement ses compétences toujours en regard d’une connaissance qu’il veux acquérir.

En gros c’est ce que fait le jeu pédagogique. Le pédagogue doit donc le voir et le considérer comme un examen ou un pré-examen peu ou pas menaçant qui annonce les compétences du joueur ou ces incompétences.

Pour qu’il soit efficace il faut donc qu’il soit utilisé après un apprentissage précis et théorique. Par la suite le jeu pédagogique va démontrer ce qui est acquis ou pas et même, à cause de l’influence des pairs-joueurs, augmenter ses connaissances.

Est-il applicable à tous les domaines disciplinaires?
Je ne vois pas de limites au jeu pédagogique. La limite étant plus du côté du pédagogue qui doit fabriquer le jeu. Car des jeux « usinés » il y en a mais peut être pas pour toutes les disciplines.

Si je parle par exemple du vocabulaire et de l’enrichissement des mots je pense tout de suite au SCRABBLE. Si je veux un jeu sur achat-vente, négociation, etc c’est le MONOPOLY. Les stratégies de la construction qui demande de solide base en maths je prendrais le MÉCANO. Des connaissances générales seront nécessaires avec le DOCT RAT et ainsi de suite.

Mais si je veux connaître comment l’élève peut traduire l’ancien latin ou l’ancien grec en français d’aujourd’hui, je crois bien que le pédagogue devra adapter un jeu comme le SCRABBLE. Il y a beaucoup de jeux de cartes questions-réponses et des LOTOS qui font aussi ce travail mais encore faut-il qu’il réponde à la discipline sinon le pédagogue devra les adapter.

Impact sur les enfants ?
L’impact se situe à trois niveaux :

NIVEAU DE L’ÉLÈVE NORMAL
Ici le jeu pédagogique est un autre moyen pédagogique pour concentrer et raffermir les connaissances acquises. C’est carrément un examen d’un autre genre. Pour le pédagogue c’est un moment privilégié où il peut observer calmement et efficacement le degré de contrôle des acquis souhaités.

NIVEAU DE L’ÉLÈVE NORMAL MOMENTANÉMENT EN DIFFICULTÉ.
Il arrive parfois qu’un élève éprouve des difficultés momentanées face à telle ou telle discipline. Ce qui mets l’élève dans un situation de sous-apprentissage comme si rien ne voulait entré dans sa tête, une sorte de blocage très circonscrit. C’est alors que le jeu peut facilement dénoué cette tension car le jeu sous-tend un acte magique et si en plus le contexte où il s’exécute est un contexte SANS JUGEMENT DE VALEUR l’élève pourra probablement avec la réaction des autres joueurs faire ce que j’appelle UNE RESTRUCTURATION DE SES CONNAISSANCES. Si on peut lui permettre cela alors le blocage s’élimine et « le joueur semble comprendre mieux »! En fait il vient d’intégrer la connaissance souhaitée.

NIVEAU DES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ D’APPRENTISSAGE
C’est une médecine très intéressante car elle enlève la lourdeur de la compétence de sur le joueur et celui-ci va s’y adonner sans réaliser qu’il passe un examen. Très souvent pour les élèves en difficulté la peur de l’examen les congèlent littéralement, leur tête semble se vidée de tout contenu pour faire place à un sentiment de nuage ou d’ouate (coton) et leurs oreilles se mettent à "siler". C’est la panique et comme les échecs sont très nombreux dans leur parcours scolaire c’est comme une norme qu’on ne peu plus contrer.

Par contre si je joue c’est pas sorcier! Je ne crains pas de jouer et je risque même d’être bon. Quant au pédagogue il peut apporter plein de correctif dans ses cours qui eux favoriseront l’apprentissage souhaité et qu’on ira à nouveau contrôler avec le jeu. Par la suite lorsque le sujet démontre un bon potentiel de connaissance de la discipline il suffira de faire un examen en lui démontrant que c’est la même chose que le jeu. Le tour sera jouer et l’élève sera mis sur les rails du progrès. Ici vous comprendrez que cela demande DU TEMPS…!