26 août 2007

POURQUOI LES JEUX SONT-ILS INDISPENSABLE DANS LA CLASSE?

Voilà une question qui revient souvent lorsque je fais des animations! La réponse repose sur l’évolution de l’enfant.

C’est essentiellement pour aider un enfant à structurer et développer ses réflexes archaïques afin que ceux-ci deviennent des schèmes, il est donc préférable de passer par le vécu de l’enfant. Le cerveau de l’enfant à la naissance ne fonctionne pas sur tous les plans, comme son nom l’indique, il réagit (réflexe) à son environnement. Plus il sera stimulé dès sa naissance plus ses réflexes archaïques agiront et plus vite ils établiront un réseau efficace servant à établir un système nerveux normal. De là, découlera tout un raffinement de réflexes qui apparaîtront comme une action automatique liée de manière innée à une fonction initiale, mais qui se répète de façon indifférenciée quelles que soient les circonstances. Ces nouveaux réflexes deviennent donc des schèmes.

Le schème étant une nouvelle structure, il se donne pour fonction de structurer la connaissance ou l’entité abstraite qui correspond à la structure de l’action, c’est dans le langage populaire ce qui est dit « trait d’intelligence ». C’est avec le schème que se développera le processus qui traite de l’information reçue pour en tirer des renseignements qui permettent de contrôler efficacement l’environnement.

IMPORTANT! La répétition des schèmes est importante, car elle sert à le complexifier par l’ajout d’autres schèmes qui sont intégrés vers le développement cognitif ou l’apprentissage.

L’élément le plus apte à cette répétition, c’est le jeu dirigé.

Ce processus est vrai jusqu’à TROIS ANS ENVIRON. D’où l’importance de faire « jouer », dirons-nous sous réserve, de façon structurée les poupons.

Après trois ans, on devrait diminuer les « jeux » qui sont en fait des activités dirigées pour permettre des jeux ludiques seulement, MAIS dans un cadre précis qui est la pédagogie ludique.

Tous ses coins de jeux devraient être laissés au libre arbitre du joueur comme défini dans le jeu ludique

Y A-T-IL UN AGE "DÉBUT ET FIN" POUR UTILISER LE JEU?

Une question que je me pose au sujet du contenu de votre site est l'age auquel s'adresse la pédagogie par le jeu que vous prônez et le public concerné

Dans l'école française, le jeu ludique est admis jusqu'à 5-6 ans. Au-delà, les instructions officielles de l'Éducation nationale française prônent clairement les jeux éducatifs et surtout les jeux pédagogiques. La Maison des Jeux est plutôt sur une base de partage play/game et prône la pratique d'un jeu libre et gratuit (autour de jeux de compétitions à règles, jeux de plateau) au sein de l'école, indépendamment des disciplines scolaires, ce qui ne va pas sans heurter certaines sensibilités institutionnelles. Un de mes problèmes est de montrer que cette pratique est bénéfique aux enfants, non pas en remplacement des autres pratiques ludiques, mais en complément. Si sur le plan sociologique, cela ne pose guère de problème à montrer, au niveau psychologique il semble que je sois un peu juste côté arguments, notamment parce que j'ai trouvé beaucoup de choses chez le développement du jeune enfant et très peu sur les enfants de plus de 6 ans. Ma pratique scolaire en tant qu'instituteur m'a montré que le besoin de jeux des enfants fréquentant l'école élémentaire est grand encore, mais cet argument empirique est de peu de poids face à l'institution...

Voici donc ma réponse…
Le contenu de mon site s’adresse en fait à tous les âges.

J’ai commencé mes recherches avec des enfants déficients intellectuels moyens. Pourquoi parce qu’avec eux on voit sans interprétation ce qui se passe réellement dans la tête d’un enfant dit normal… les difficultés, le mode fonctionnement dans l’action, etc.

Puis, une fois que mes hypothèses semblaient étoffées de raisons probantes, j’ai été vérifier toute ma philosophie auprès d’enfants dits normaux, d’ados, et des personnes du troisième âge. La clé du succès en pédagogie du ludique,: savoir utiliser un verbal adapté d’une part et d’autre part avoir des médiums qui répondent aux diverses clientèles

La raison pour laquelle cela n’est pas très bien exprimé c’est que je suis à travailler à mon 5e livre en pédagogie du jeu. Les maisons d’édition ne sont pas très chaudes avec les web!!! Alors, je ne voulais pas trop préciser pour garder un peu de nouveauté au prochain livre qui traitera du jeu de 0 à 99 ans!!!! En fait sur le site tout est, un peu généralisé, le spécifique étant dans les livres.

9 août 2007

JEU ET DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

J’ai vu sur votre site que dans la formation sur le jeu et ses secrets vous parlez du jeu comme moyen d’aider au développement des enfants déficients intellectuels.

**Pouvez-vous m’aider à situer le jeu dans le processus éducationnel de l’enfant et du jeune déficient intellectuel selon le type et le niveau du jeu?

** Comment analyser les jeux en fonction de leur utilisation éducative ou pédagogique?

** Quels sont les jeux possibles avec les enfants déficients

o Comment doit-on mener les jeux pour qu’ils soient efficaces
o Pourquoi choisir celui-ci plutôt que celui-là
o Quels sont les objectifs visés.
o Peut-on s’attendre à des résultats


Je dirais comme explications globales que le jeu n’aide pas à développer l’enfant déficient intellectuel, il sert de MOYEN pour lui permettre d’appréhender le monde. Il l’aide à apprendre selon son rythme et ses besoins spécifiques. Il suit en quelque sorte son niveau de compréhension ce que, nous adulte instruit et surtout très intelligent, ne pouvons plus comprendre cette forme de raisonnement primitive. Même si nous essayions de retourner dans nos souvenirs sur les débuts de notre période d’apprentissage formel, il n’est pas acquis que cela serait efficace.

Le jeu est donc un excellent MOYEN pour permettre à l’enfant déficient intellectuel d’acquérir des compétences et aussi de nous permettre une observation comportementale efficace, puisque nous voyons comment il réagit et donc qu’il apprend.

Si le joueur quel qu’il soit, ne se sent pas habileté à faire tels ou tels jeux il considèrera ce nouveau jeu comme peu ou pas intéressant. C’est notre cas vous et moi et à plus forte raison si on est un enfant. Cette dimension du jeu relié à l’émotivité et à sa compétence est un atout important en pédagogie. Lorsque j’ai pu confirmer cela, c’est alors que je me suis mise à étudier le jeu par le biais d’enfant déficient mental moyen parce qu’avec eux on le voit très bien. Dû à leur naïveté, bien sûr, et au fait qu’ils demandent plus de temps pour analyser les demandes qu’on leur fait le pédagogue peut constater et même voir le cheminement cognitif que cet enfant fait avant d’en arriver à une quelconque réponse.

Pourquoi ne voit-on pas la même chose chez le jeune enfant? Uniquement parce que le sujet intelligent réagit et trouve une réponse rapidement sans nécessairement montrer toutes les étapes qu’il parcourt pour y arriver.

C’est aussi la raison, pourquoi on n’a pas à faire des choix de jeu, mais bien mettre l’enfant déficient intellectuel devant une panoplie de jeu et de jouet qui soit le plus varié possible (ludique, éducatif, pédagogique, construction, assemblage, sériation, etc.)? Le joueur vous dira ceux où il est compétent et ceux dont il ne se sent pas compétent pour les faire.

Vous voilà avec deux résultats l’un qui suffit d’observer pour comprendre le cheminement de l’enfant déficient intellectuel et l’autre ou il vous faudra travailler à faire acquérir les pré-requis nécessaires afin d’augmenter son bagage de connaissance

Pour l’enfant déficient intellectuel « le jeu est plus qu’une occupation primordiale de l’enfant » c’est aussi, nous l’avons déjà dit, son MOYEN de comprendre donc c’est un élément important dans son processus d’éducation et il n’y a pas de type de jeu particulier ni de niveau spécial si ce n’est que de présenter des jeux que l’enfant déficient intellectuel peut réaliser de par lui seul.

Je préfère donner à l’enfant déficient intellectuel un jeu en lui expliquant les points cruciaux (du type où est le bouton de commande, doit-on tourner ou tirer… etc.) pour qu’il puisse jouer sans qu’il y ait de bris. Le reste, il doit le découvrir, car si on lui dit QUOI FAIRE et COMMENT FAIRE il ne deviendra qu’un exécutant plus ou moins doué. Les résultats seront peut-être intéressants, mais l’apprentissage sera exactement comme si on le mettait dans une classe régulière, il ne comprendra presque rien! Pire nous n’aurons pas d’indices pour nous dire où sont ses lacunes.

Comme tout être vivant si la résolution de problème demande un questionnement et que la découverte de la réponse est sollicitée et encourager l’enfant déficient intellectuel sera enclin à découvrir LA réponse. Alors là vous aurez des résultats mesurables et quantifiables.