15 avril 2008

L'APPRENTISSAGE VS LE JEU

Il faut ÊTRE TRÈS TRÈS CLAIR, le jeu n'est pas une panacée à tous les problèmes d'apprentissage ni à tous les modes d'apprentissage.
Le jeu doit rester le jeu avec son ludisme.

L'apprentissage doit rester l'apprentissage ce qui signifie qu'elle exige et exigera toujours de la part de l'apprenant un EFFORT!

Sauf que tout petit l'enfant ayant moins d'expérience de vie et de réflexion le jeu est son mode le plus rapide et efficace d'entrée dans un monde inconnu qu'est le savoir c'est pour cela que même des adultes jouent pour apprendre. La cloison est très mince, mais elle existe.

Il y a le volet du JEU comme SUPPORT à l’apprentissage et cela est surtout pour l’enfant à problème.

J’ai dit l’enfant à problème ce qui signifie que celui-ci peut être très normal et que momentanément il éprouve une difficulté ou un blocage, le JEU peut aider grandement au déblocage avant que l’élève ne croit qu’il n’est pas bon (sentiment d’échec). Bien sûr que les enfants ayant des difficultés d’apprentissage bénéficient grandement de l’apport de la pédagogie ludique, mais c’est un autre volet.

Il y a le volet du JEU comme moyen de LAISSER CROIRE à l’enfant que venir à l’école est trop plaisant tellement drôle et je-ne-sais-quoi d’autre. On voit dans cette « déviation pédagogique » des enseignants qui se disent HUMANISTE (sic!). L’enfant doit d’être HEUREUX à l’école coûte que coûte. Comme si la vie était ou devait être que rose!!!!!!

Au Québec, nous avons quelques expressions savoureuses pour ce genre de prof sans discipline ( il faut bien le dire) on les appels prof-bonbon, prof-nanane (petit bonbon dur qui a le cœur en gélatine), prof-rose, LE-PROF (avec un ton ironique), la tantine, etc. Ceux-ci cherchent à dompter le jeu pour leur propre besoin sans égard aux objectifs constituant le jeu même et sans respect pour les objectifs de l’enseignement. Ils biaisent tout parce que souvent ils n’ont pas de discipline et qu’en utilisant le jeu ils noient en fait cette lacune importante sous couvert de la ludicité et de la dilatence.

ATTENTION! Les enfants ne sont pas dupes. Les enfants sont des êtres qu’on prépare à la réflexion donc ils sont d’abord et avant tout des êtres purs, bien prêt de leurs émotions et de leur instinct. De tels profs ne font pas le poids, car les enfants les démasquent très vite. Les enfants peuvent même se révolter!

POURQUOI? Parce que l’enfant, même s’il est vrai qu’il aime jouer et que s’il le peut, il ne va pas faire d’effort, il serait bien bête de s’en priver. Mais voilà l’ennui le guette et c’est là que l’intrus de prof-nanane se fera découvrir et alors il n’aura plus de crédibilité. Sauf que cela peut arriver dès les 2 ou 3 premiers mois de l’année scolaire et là les enfants perdront une bonne partie de temps d’apprentissage.

J’ai déjà dit que le jeu n’est pas une panacée à tous les besoins ou problèmes de l’apprentissage et c’est le fond même de plusieurs années de recherche que j’ai faite pour en arriver à cette notion de la pédagogie du jeu. Le jeu doit rester un des MOYENS que le pédagogue doit avoir dans sa valise d’instruments pour le cas échéant aider l’enfant à comprendre les notions et les concepts autrement qu’en les apprenant par cœur sans trop saisir l’essentiel de chacun. De plus, le jeu nous permet d’expérimenter la notion ou le concept à apprendre

Tout comme un vrai pédagogue doit posséder dans son arsenal une panoplie de types de pédagogies y compris celle de la pédagogie ludique afin de répondre à tous et chacun des enfants qui sont dans sa classe.

Là s’arrête l’obligation, car croire qu’on peut TOUT avec le jeu c’est de croire comme mes grands parents le pensaient que tout s’apprend par cœur peut importe si tu comprends ce que tu récites!

Un bon pédagogue doit savoir doser l’acte d’apprentissage comme ayant diverses exigences face à l’élève tel que : le par cœur, la mémorisation visuelle, la réflexion, l’analyse et la créativité. C’est surtout cette dernière la créativité et l’unicité de l’individu qu’on peut le plus développer via le jeu

En conclusion, je dirais que jouer pour jouer les enfants s’en fatiguent très vite et que c’est pour cela que le jeu doit servir différemment à trois niveaux distincts : niveau ludique, niveau éducatif et niveau pédagogique. Pourquoi parce que le joueur ÉVOLU! Le pédagogue qui comprend cela va donc utiliser le jeu différemment et s’assurera que le jeu (moyen intéressant) répond bien aux attentes de ses objectifs pédagogiques.

En ce qui me concerne, je vois le jeu comme ayant trois fonctions précises en relation avec les apprentissages scolaires :

- Une relation d'opposition. Jouer ce n'est pas apprendre, jouer c'est jouer. Quand l'élève joue il est très difficile de lui parler de techniques, de savoirs faire,ou savoir être. Je crois qu'à l'école on ne donne pas assez le temps à l'élève de jouer : plus il saura qu'il joue et plus il saura quand il apprend."Vous dites "le jeu ludique " je crois... (c'est sur cet aspect "opposition "que je vous ai sollicité)

- Une relation d'aide. Jouer peut aider l'élève à apprendre. Jouer pour simplifier, dédramatiser en fait apprendre autrement.

- Une relation disons "d'indépendance " : jouer c'est une autre façon d'apprendre par soi-même. Ici jouer c'est apprendre! On ne joue pas pour apprendre, mais jouer permet apprendre.