Face au jeu, nous trouvons quatre profils d’enseignants :
1. Celui qui croit dur comme fer que l’école est et doit être trop sérieuse pour que l’on puisse y perdre son temps en de vaines distractions.
2. On trouve aussi le pédagogue pour qui le jeu est un no-oui, à la condition qu’il puisse retrouver des compétences scolaires à évaluer.
3. Puis vous verrez l’aventurier, celui qui ne cherche que la nouveauté et qui semble toujours prêt à toutes expériences, le jeu-jouet ne lui fait pas peur.
4. Enfin, vous avez le pédagogue analytique qui lui cherche avant tout à répondre au maximum aux divers besoins des élèves. Alors, celui-là n’utilisera pas le jeu pour le jeu, mais plutôt il appliquera la pédagogie du jeu avec ses règles, ses analyses et ses exigences
À quoi doit servir le jeu en classe
Le jeu n’est pas une fin en soi, mais un moyen qui devrait permettre une meilleure approche des savoirs et savoir-faire par le biais d’une plus grande émulation. Le fait que le jeu peu maquiller en quelque sorte l’effort ou la difficulté en regard d’apprentissage précis permet souvent d’aborder cet apprentissage sans tension.
Lorsque l’élève joue, il devient acteur, acteur de sa propre formation. Il se sent capable de DÉ-CONSTRUIRE le monde pour le RE-CONSTRUIRE à sa dimension. Il le fait dans un rythme qui lui est propre et qui lui permet d’apprivoiser la connaissance et de la maîtriser. Il peut même dans un cas ou il ne sent pas compétent faire des retours ou même arrêter de jouer pour chercher à améliorer une compétence.
Fait assez surprenant, nos élèves sont souvent véritablement performants. Pour le constater, il faut les placer dans des situations réelles d’apprentissages. Le jeu bien utilisé est un moyen miniaturisé de le faire.
L’esprit du jeu est qu’il ne porte pas à conséquence. On le faire, le défaire, le refaire autrement et même le modifier il restera un jeu. Il reste frivole, futile donc peu menaçant ce qui en fait un objet d’apprentissage important puisque le sentiment d’échec de fait pas parti du jeu. On peut donc essayer des choses que l’on ne tenterait pas dans la vie réelle.
Le jeu nous fait sortir de notre réalité quotidienne. D’où sont importance pour les élèves en difficultés qui en principe sont ceux qui cumul le plus d’échecs. Avec le jeu je peux non seulement leur apprendre des notions et des concepts qui verbalisés paraissent trop difficile, mais aussi créer le sentiment de pouvoir donc annuler celui de l’échec. Le jeu permet donc d’aller à l’école avec plaisir et d’être bien dans sa peau.
Le jeu est une activité dans laquelle on prend des décisions. Tout jeu est lié à une série de décisions qui mène soit au but défini par le créateur ou au but décidé par le joueur. La première étant de jouer ou de ne pas jouer. D’où la difficulté d’imposer un jeu à toute la classe. Le jeu devrait rester un acte volontaire dans la mesure du possible parce que le jeu valorise la prise de décisions dans un environnement incertain.
Plus les enfants vont jouer, moins ils seront agressifs et plus ils seront en position de coopérer parce que les enfants vont négocier les règles et accepter les règles du jeu. Si c’est à eux que revient l’organisation d’un jeu, il peut développer la prise de parole même chez les élèves qu’on dit timides.
Le jeu et les situations problèmes :
Lorsque la pédagogie du jeu est bien utilisée, l’élève est obligé de faire des choix, dans un contexte incertain. Il est par ce fait mis en permanence en situation de résolution de problème. Ce qui aura un impact sur le développement de sa créativité.
Le jeu permet de fabriquer une stratégie personnelle tout en étant à l’aise de ne pas utiliser une solution toute faite.Chercher, bricoler une solution nouvelle, originale, personnelle comme le font les chercheurs, chercher parmi toutes les solutions qu’elles soient naïves, reconnues, expertes ou déjà éprouvées ou non. Le vrai plaisir de la recherche.
Anticiper et valider ses perceptions est un autre un aspect essentiel dans les situations de jeu. Favoriser l’appropriation de la situation et du problème est une autre forme de réussite. Le pédagogue verra aussi à inciter à faire faire des expériences mentales. Ce qui développera l’imagerie mentale et la projection.
Le jeu pour qu’il se déroule adéquatement oblige à élaborer de procédures. Souvent au début ces procédures seront ignorées par le joueur. Petit à petit les procédures se présenteront au joueur lorsqu’il voudra validation ses réponses ou créer de nouvelle procédure.
En conclusion
Le pédagogue devra accepter de ne pas tout maîtriser. Cela peut placer le pédagogue dans une situation inconfortable par rapport aux instructions officielles qui vont davantage dans le sens d’une maîtrise absolue de la classe et des apprentissages par le biais de certaines pédagogies directes et précises. Par contre, le pédagogue qui utilise la pédagogie du jeu au même titre que les autres forment de pédagogie (active, de la maîtrise, de l’entraide, de l’indirect, de contrat, de projet, etc.) procède par détour, par de l’indirect c’est-à-dire que l’apprenant n’est pas ou peu conscient du but visé. Ainsi tout au long de son « jeu » aura-t-il droit à toutes les découvertes que le pédagogue n’aura peut-être pas perçu. Ce qui pour l’apprenant lui donnera un large éventail de connaissances
La pédagogie du jeu comme tout autre forme de pédagogie à ses forces et ses limites. Elle convient à certains et peut déplaire à d’autres. Elle peut aider à mieux saisir certaines notions, certains concepts comme d’autres pédagogies peuvent le faire, mais celle-ci a l’avantage de suivre le rythme de l’élève.