La nuance est de taille, mais on n’apprend pas nécessairement mieux avec ou sans le jeu, on apprend un point c’est tout!!!! Sauf que dans certaines circonstances, ou face à certains problèmes, on peut se sentir impuissant ou incompétent, c’est alors qu’on peut faire appel à la dimension ludique pour résoudre le problème.
En fait, l’apprenant désire jouer seulement s’il y a une pulsion intérieure, sorte de conflit entre l’état passif et le désir de bouger qui le porte à une action. Un bébé déficient intellectuel sévère ou handicapé sérieusement ne joue pas, un enfant traumatisé par la guerre et le génocide (comme j’en vois des milliers en Afrique centrale) ne joue pas. En ce sens, on parle du jeu comme étant en partie génétiquement déterminée, en ce sens qu'il est composé d'éléments préprogrammés.
Ici il y a deux axes importants:
A) une première partie dite génétique soulignée par deux auteurs Huizingua qui en a fait sa base de recherche dans HOMO LUDENS et Jung avec sa découverte sur les archétypes
B) puis un second, les éléments prédéterminés qui sont en fait les indices du milieu et les découvertes que le joueur fait par ses actions sur et pour le milieu .
PARTIE GÉNÉTIQUE
C’est la thèse que l’on retrouve chez Huizingua déjà dans les années 1940. Celui-ci affirme que l’homme joue depuis sa naissance jusqu'à sa mort. C’est d’ailleurs ce qui fait l’objet de mon prochain livre. Tendre à démontrer que l’homme joue à chaque étape de sa vie et que, si on veut éviter le mouroir il faut admettre que l’homme a besoin de jouer. Jouer. C’est la dynamo qui vous tient en éveil et vous sollicite à explorer tout tout tout, dans un contexte sécuritaire. Car si c’est un jeu, ce n’est pas réel! Si ce n’est pas réel, il n’y a pas de danger!
Quant à Jung, il souligne que nous venons au monde avec dans nos cellules non seulement le bagage génétique de l’union de nos parents, mais aussi un certain bagage de culture. À sa suite il y eut quelques chercheurs américains et canadiens qui se sont penchés sur cette notion de l’archétype. Ils l’ont expérimenté en faisant dessiner des enfants nés dans diverses parties du monde et qui ont émigré avant l’âge de deux ans.
C’est ainsi qu’une chercheure de L’université de Calgary a démontré à l’aide de dessins d’enfant immigrants de moins de 8 ans, déraciné de leur milieu avant l’âge de 2 ans, qu’ils dessinent souvent des arbres ayant des caractéristiques de son premier environnement. C’est-ce que Jung appel des archétypes quelque chose de localisé dans le fond de son subconscient, un certain bagage de culture que se réveil petit à petit au fur et à mesure que l’on grandi.
Donc explorer c’est faire de la recherche sur un sujet qui nous préoccupe ou nous occupe l’esprit. L’enfant, quant à lui a les mêmes sensations ou besoins, mais il ne peut pas toujours exprimer clairement sauf que le processus est le même. D’où l’importance de laisser les enfants jouer.
APPRENNENT-ILS VRAIMENT?
Oui à leur rythme et seulement ce qu’ils peuvent à ce moment précis comprendre et emmagasiner. D’où l’importance, pour le pédagogue d’observer le jeu des enfants pour y découvrir leurs connaissances actuelles voir même leurs incompétences. Par la suite, c’est le rôle de la pédagogie de mettre des mots, des expressions, des formes sur les notions et les concepts qu’ils ont découverts.
Cette fois on peut prétendre que LE JEU PERMET DE MIEUX APPRENDRE puisque l’enfant à des bases personnelles des concepts et des notions que le pédagogue aura en temps et lieu à verbaliser dans un jargon théorique tandis que l’enfant, lui les possède dans un jargon d’action par la suite action et verbe réunis, la généralisation et le transfert de connaissances sera plus intenses.
DÉDRAMATISER!!!
Voilà ce qui est fascinant avec le jeu, on peut dédramatiser presque tout! Mais cela ne dit pas qu’on fait apprendre!!! Le jeu contourne la notion d’échec qui peut, pour certain enfant devenir si obsessif que tout enseignement est peine perdue. Vous devez en avoir vu des enfants hésitants devant la feuille blanche, un jour d’examen jusqu’à ce qu’on annonce le dernier quart d’heure et là ils se mettent à « gribouiller » n’importe quoi! Si vous les questionnez ses enfants, ils vous diront qu’ils avaient de l’ouate dans les oreilles et qu’elles ne cessaient de bourdonner ou que dans leur tête il y avait un sifflement envahissant. D’autres, diront qu’ils avaient bien appris la leçon, mais le jour de l’examen leur tête était remplie de nuage. La peur de l’échec!!!!! Et si cet enfant accumule les échecs, il deviendra un sujet révolté qui n’obéit qu’à lui seul, c’est un cas d’inadaptation.
FONCTION AUTOLÉTIQUE
Une question qu'il faut se poser... Le jeu a-t-il une fonction autotélique? D'abord, la FONCTION AUTOLÉTIQUE est un néologisme récent qui se retrouve dans les écrits européens surtout. Il vient du marketing et signifie à peu près ,que le jeu a une double dualité : le jeu est une ACTION faite par soi et orientée vers soi ou vers un collectif ET une ACTION finale ou instrumentale.
En d’autres termes, le jeu, il est vrai, se joue parce que le joueur le veut bien et il se joue en regard d’une finalité qui peut être celui du besoin du joueur uniquement (jeu de patience aux cartes) ou du besoin qu’a le joueur de partager avec d’autre (jouer au Romain ou à la dame de pique aux cartes) dans cette FONCTION AUTOLÉTIQUE, on prétend aussi que le joueur a le droit de changer la finalité de son jeu…voilà!!!!
JOUER C'EST JOUER!
C’est vrai, mais en jouant, on découvre, des choses c’est pour cela que le jeu et l’apprentissage ne se dissocient pas facilement pour celui qui n’a pas réfléchi! C’est le cycle de la poule ou l’œuf!!!
Il faut donner à tous et à chacun (bébé, enfant, ado, adulte et personne âgée) le droit de jouer à son niveau et à son rythme et c’est ce que j’ai défini comme le jeu ludique. Ce jeu n’a de maître que le joueur! Tant mieux, si le joueur apprend quelque chose, tant mieux si le joueur découvre quelque chose!!!!! Mais la grande question n’est pas là ce n’est ni le temps ni le lieu de vouloir faire APPRENDRE. C’est l’exploration irrationnelle et cela doit être respecté.