Y a-t-il une distinction entre "jouer" et "apprendre"?
Pour l'enfant et cela jusqu'à 9 ou 10 ans, le jeu est partie prenante de son apprentissage. Si on regarde les expériences et les recherches, on voit que cela est très difficile de dissocier la période de jouer, de la période d'apprendre.
Puis, vient l'apprentissage formel et très spécifique. Le temps ou il faut apprendre les règles de grammaire ou bien les tables de multiplication alors là pas de jeu!!! On peut en tant qu'enseignant enrober l'apprentissage pour qu'elle ressemble à un jeu, mais là s'arrête la différence.
Le jeu n'est pas une panacée à tous les problèmes d'apprentissage ni à tous les modes d'apprentissage. Le jeu doit rester le jeu avec son ludisme.
L'apprentissage doit rester l'apprentissage, ce qui signifie qu'elle exige et exigera toujours de la part de l'apprenant un EFFORT!
Sauf que, tout petit l'enfant ayant moins d'expérience de vie et de réflexion le jeu est son mode le plus rapide et efficace d'entrée dans un monde inconnu qu'est le savoir c'est pour cela que même des adultes jouent pour apprendre. La cloison est très mince.
LE JEU EST-IL UN OBSTACLE AUX APPRENTISSAGES?
Le jeu dans les apprentissages joue un double jeu .d'abord, il a un rôle d'aide (apprendre sans s'en apercevoir, le "gai savoir" etc...), mais aussi, et on n'insiste pas assez : un rôle d'entrave aux apprentissages. Cet axe peut laisser croire à l’apprenant que tout est SUPER FACILE! La finalité du jeu devrait être de jouer et non d'apprendre. Autrement dit, ne pas "didactiser" (dompté) le jeu pour en faire un allier, sinon, on risque de s'en faire un ennemi, un concurrent dans le cadre des apprentissages scolaires. Telle une sorte de miroir aux alouettes qui peut porter l’apprenant vers une nonchalance intellectuelle en lui laissant croire que tout peut s’apprendre sans effort.
LE JEU ET SES VOLETS
Il y a le volet du JEU comme SUPPORT à l’apprentissage et cela est surtout pour l’enfant à problème. J’ai dit l’enfant à problème! Ce qui signifie que celui-ci peut être très normal et que momentanément il éprouve une difficulté ou un blocage, le JEU peut aider grandement au déblocage avant que l’élève ne croit qu’il n’est pas bon (sentiment d’échec). Bien sûr que les enfants ayant des difficultés majeures d’apprentissage bénéficient grandement de l’apport de la pédagogie ludique, mais c’est un autre volet.
Il y a le volet du JEU comme moyen de LAISSER CROIRE à l’enfant que venir à l’école est trop plaisant, tellement drôle et je-ne-sais-quoi d’autre. On le voit dans cette « déviation pédagogique » de certains enseignants qui se disent HUMANISTES(sic!). L’enfant doit d’être incontestablement être HEUREUX à l’école coûte que coûte. Comme si la vie était ou devait être que rose!!!!!!
J’ai déjà dit que le jeu n’est pas une panacée à tous les besoins ou problèmes de l’apprentissage et c’est le fond même des 15 ans de recherche que j’ai faite pour en arriver à cette notion de la pédagogie du jeu. Le jeu doit rester un des MOYENS que le pédagogue doit avoir dans sa valise d’instruments, pour le cas échéant il puisse adéquatement aider l’enfant à comprendre les notions et les concepts, autrement qu’en les apprenant par cœur sans trop saisir l’essentiel de chacun. De plus, le jeu nous permet d’expérimenter la notion ou le concept avant d’en apprendre la définition qui elle se retiendra beaucoup plus facilement, car supporter par l’expérience.
Un vrai pédagogue doit donc posséder dans son arsenal une panoplie de types de pédagogies y compris celle de la pédagogie ludique afin de répondre à tous et chacun des enfants qui sont dans sa classe.
Là s’arrête l’obligation, car croire qu’on peut TOUT avec le jeu c’est de croire comme mes grands parents le pensaient que tout s’apprend par cœur peut importe si tu comprends ce que tu récites!
Un bon pédagogue, doit savoir doser l’acte d’apprentissage comme ayant diverses exigences face à l’élève tel que: le par cœur, la mémorisation visuelle, la réflexion, l’analyse et la créativité. C’est surtout cette dernière, la créativité et l’unicité de l’individu qu’on peut le plus développé via le jeu
EN CONCLUSION
Je dirais que jouer pour jouer les enfants s’en fatiguent très vite et que c’est pour cela que le jeu doit servir différemment à trois niveaux distincts : niveau ludique, niveau éducatif et niveau pédagogique. Pourquoi, parce que le joueur ÉVOLU! Le pédagogue qui comprend cela, va donc utiliser le jeu différemment et s’assurera que le jeu (moyen intéressant) répond bien aux attentes de ses objectifs pédagogiques.